Une étude publiée en 2001 avait causé beaucoup d’inquiétude concernant le niveau de connaissances des étudiant.e.s allemands sur l’histoire de la RDA (Pasternack 2001), comme le montre par exemple l’article qu’avait publié la taz le 23 janvier 2002 : « Il existe par exemple un site internet dédié à l’enseignement de la RDA en Allemagne dans les cours d’histoire,
En effet, d’ici quelques années, plus de temps se sera écoulé depuis la chute du Mur que la durée d’existence de la RDA. Dès lors comment faire de cet État, qui est bien souvent pour les lycéen.ne.s et les étudiant.e.s un simple objet historique, un thème d’enseignement (Pilon 2012) ? Comment traiter la question de la chute du Mur trente ans après, dans un pays comme la France Il n’existe pas à notre connaissance d’étude globale sur la place de la RDA dans l’enseignement secondaire ou universitaire en France, qui analyserait en détail la place de cet objet d’enseignement dans les maquettes des différentes universités par exemple. Mais nous renvoyons à l’ouvrage déjà un peu ancien de Catherine Fabre-Renault, Élisa Goudin, Carola Hähnel-Mesnard (2006) qui établissait un premier état des lieux. Voir aussi Appenzeller (2008).
Dans son doctorat soutenu récemment, Marie Müller-Zetzsche (2018) compare la façon dont on enseigne l’histoire de la RDA en Allemagne de l’Ouest, en Allemagne de l’Est et en France Thèse soutenue en 2018 à Leipzig sous la direction de Ulrich Pfeil et Thomas Höpel.
C’est la première piste que nous proposons pour transmettre des connaissances plus fines sur la RDA : mettre l’accent sur les acteurs, pas seulement sur ceux qui ont façonné la vie politique ou économique, mais aussi sur les simples citoyens, montrer des trajectoires de vie, en incluant la façon dont les personnes se sont adaptées au changement après 1989 avec plus ou moins de difficultés. Pour apporter à l’enseignement sur la RDA cette densité biographique, on peut s’appuyer sur l’ouvrage d’Agnès Arp et d’Annette Leo, qui retranscrit 16 récits de vie de citoyens de RDA venus d’horizons divers (Arp / Leo 2009) Nous renvoyons également à l’ouvrage que nous publierons en 2020 chez Nouveau Monde éditions, avec Agnès Arp, autour de la RDA après la RDA, qui sera également basé sur des récits de vie.
Une telle approche permet de montrer comment la logique de cet État perdait de plus en plus son sens pour une partie de la population, mais que pourtant personne n’aurait parié sur son écroulement aussi brutal et surtout aussi rapide. Tout s’est désagrégé très vite et sans grande explosion, sans intervention des chars soviétiques, grâce notamment à Mickaïl Gorbatchev qui s’y est opposé, contre l’avis de certains membres de son gouvernement. Les récits de vie ne sont pas seulement une source d’histoire orale pour les chercheurs, ils peuvent aussi être un matériau pédagogique précieux pour faire comprendre ce qu’était la vie quotidienne en RDA et l’expérience de l’effondrement de cet État.
Cela permet également d’expliquer aux étudiant.e.s que le chancelier ouest-allemand Helmut Kohl, qui pouvait se prévaloir d’une légitimité en raison de la victoire du Parti La seule réforme du régime communiste qui resta exempte de pourparlers est la réforme agraire
Au total, les choses sont allées si vite que le sentiment qu’une digue s’était rompue est partagé par de nombreux anciens citoyens de RDA, et cela se comprend très bien à la lecture des récits de vie Cela s’explique par la nette majorité obtenue par
Dans le même ordre d’idées, on considère souvent que la RDA n’avait aucune cohérence territoriale ni aucune logique dans ses frontières. Dans les livres d’histoire, elle est toujours présentée comme un pays « croupion », correspondant à la zone qui avait été attribuée à l’Union soviétique au moment du partage du gâteau allemand entre les Alliés Il sera intéressant de consulter les nouveaux manuels qui vont être utilisés pour l’enseignement de l’histoire au lycée suite à la réforme du bac, mais pour l’instant, même le manuel d’histoire franco-allemand adopte cette perspective. Voir aussi au sujet d’internet les travaux de Hein (2004). Ces terres, à l’Est du
Enfin, centrer l’enseignement sur les acteurs plutôt que sur les institutions permet de comprendre pour quelles raisons, trente ans après, la RDA redevient une source d’inspiration pour les partisans d’une remise en cause du modèle néolibéral. Dans A l’heure d’une crise profonde du système du marché libre, les expériences et les savoir-faire des gens qui ont connu plus d’un modèle de société pourraient pourtant redevenir importants. Si on veut bien les écouter, ils vous parleront de la primauté du lien social. Ils vous raconteront comment on peut vivre heureux sans consommer. Ils vous diront la nécessité d’un État qui contrôle un minimum l’économie et qui planifie et investit suivant les besoins de la population.
Il faudrait évidemment discuter du fait que l’État investissait selon les « besoins de la population », ce qui était loin d’être toujours vrai. Mais on voit que la RDA est associée, dans son souvenir, avec la primauté du lien social, le dos tourné à la société de consommation (pourtant souvent rêvée et fantasmée à l’Est en raison de la possibilité de capter la télévision ouest-allemande et de se faire par ce biais une image totalement erronée de cette « société d’abondance »). Si les Allemands de l’Est sont « ostalgiques » c’est peutêtre avant tout de cette distance face à la recherche de croissance qui guide tous les choix sociaux et sociétaux. Ils ne regrettent en général pas la RDA elle-même, mais certaines pratiques sociales, et notamment cette distance face à la société de consommation, ce que l’on appellerait aujourd’hui la décroissance et qui va de pair avec le partage des richesses.
Or, tout ceci fait écho avec des thématiques extrêmement actuelles sur la nécessité de freiner le développement économique pour sauver la Planète de la catastrophe (la thématique du respect de l’environnement naturel était au cœur des milieux d’opposition en RDA), sur la nécessité de sortir de la course au toujours plus, toujours plus vite, sur l’idée que la recherche de la croissance, fût-elle « verte » serait devenue une idéologie à laquelle on sacrifie bien trop de choses.
La formule de « l’effondrement de la RDA » («
La période de l’automne 1989 a été très riche de ce point de vue : on fondait partout des tables rondes, des cercles citoyens, on signait des manifestes, on écrivait des programmes : on tentait d’inventer un monde nouveau en réfléchissant à l’avenir de la RDA. Toutes ces expériences peuvent se définir par le concept de « troisième voie ». Mais rien n’est resté de ces propositions de réformes en raison des élections de mars 1990, déjà mentionnées, qui ont donné toute liberté d’action à Helmut Kohl. Le fait que l’on ait demandé aux Allemands de l’Est de s’intégrer discrètement, sans rien pouvoir mettre dans la corbeille de mariage ou presque, a généré des frustrations qui existent aujourd’hui encore, et la conviction qu’il aurait été possible de faire autrement. Le sentiment de frustration est donc venu après, avec la violence de la désindustrialisation et de la délégitimation (Heukenkamp 2004).
Le sentiment d’appartenance commune, le « nous » des Allemands de l’Est tel qu’il se formule aujourd’hui, est né de cette expérience partagée d’une déception immense due à l’abandon de la politique sociale de RDA et à une crise économique d’une ampleur considérable, nettement pire à bien des égards que dans les autres démocraties populaires, à l’exception de la Bosnie-Herzégovine. Un seul chiffre permet d’en mesurer la profondeur : en 1994, le taux de natalité dans l’ex-RDA a atteint le chiffre de 0,77 enfant par femme Source : Cette statistique ne prend évidemment pas en compte le fait que certains Allemands de l’Est sont partis à l’Ouest et y ont fondé des familles, ce qui est aussi une conséquence indirecte de la crise économique subie à l’Est. Les travaux de Sandrine Kott (2001 ; 2000 ; 1999) montrent bien dans quelle mesure la brigade était aussi un instrument de contrôle social. Cela fait aussi écho à des périodes de rupture semblables dans d’autres territoires, avec la fermeture des mines de charbon en Grande-Bretagne ou en France, mais aussi dans la Ruhr par exemple. Voir à ce sujet la réflexion de Jean Mortier à partir de l’ouvrage de Petra Köpping (2018),
Il est possible, dans le prolongement de ces explications, de poser la question des possibles non advenus, de la façon dont l’unification aurait pu ou non être conduite autrement. Un des exemples est bien sûr la Nous renvoyons à la très belle exposition itinérante de la
Une autre asymétrie évidente concerne l’indemnisation des anciens prisonniers. Selon l’article 131 du traité d’unification, l’indemnisation pour déportation pendant le national-socialisme ne s’applique pas aux nouveaux Länder, donc les citoyens de l’ex-RDA n’y ont pas droit. On pourrait multiplier à l’envi les exemples de gestion asymétrique mobilisables auprès des étudiant.e.s.
Ces arbitrages se sont accompagnés de clichés véhiculés sur la société est-allemande. En 2000, un criminologue et professeur de droit de Hanovre, Christian Pfeiffer, a été jusqu’à faire le lien entre la surreprésentation des Skinheads à l’Est et le fait que l’on avait mis les enfants collectivement sur le pot dans les jardins d’enfants de RDA (Siemens 2015) ! Selon lui, il s’agissait d’une logique collective qui expliquait la dérive vers la violence des enfants concernés, la militarisation du régime en RDA n’ayant pas permis de tenir compte des individualités. Cela lui a valu le surnom de
Au total, l’idée est de faire réfléchir les étudiant.e.s – sans tomber dans un discours caricatural (« on aurait dû », « il fallait tout simplement »…) – aux enjeux de délégitimation de l’expérience de la RDA et des propositions de troisième voie ayant émergé lors de la Ce succès de Berlin tenait aussi au fait que, justement, il restait des traces de la RDA, à la fois dans l’espace urbain, dans les manifestations culturelles proposées et grâce à la présence de très nombreux témoins de la RDA. Cela vient aussi du fait que certains Allemands de l’Est qui avaient un peu d’argent de côté ont pu dépenser leurs économies tout à coup réévaluées en 1990 grâce au taux de change de 1 contre 1, pour acheter de nouveaux meubles, de nouveaux appareils électroménagers, etc.
On n’écrit plus du tout aujourd’hui l’histoire de la RDA comme dans les années 1990. Les historiens, sociologues, politologues, utilisent davantage les sources « d’en bas » (les syndicats, les organisations de masse, le sport amateur, les cercles artistiques dans les entreprises...) plutôt que les sources « d’en haut » comme les archives de la Stasi depuis le début des années 2000. Les connaissances sur la RDA ne se limitent plus au système économique de planification, aux modes de répression de la Stasi, ou à une comparaison de la dictature socialiste avec la dictature national-socialiste.
L’historien Jochen Staadt raconte dans un court article publié en 1996 l’énergie et le temps dépensés par le bureau politique du SED dans les années 1970 pour décider du bon dosage de chicorée dans le café vendu en RDA (Staadt 1996), en raison du casse-tête que représentait la nécessité de réconcilier le goût des ménagères et la situation alarmante de la dette extérieure de la RDA à cette période. Il montre ainsi à quel point le Parti était omniprésent et prenait en charge les problèmes du quotidien. On ne peut toutefois pas comprendre les mobilisations populaires de l’automne 1989 et la paralysie des centres de pouvoir à ce moment décisif si l’on s’arrête à ce constat d’une omniprésence du Parti dans la régulation des questions économiques, politiques, sociales et matérielles. Il est nécessaire de comprendre les interactions multiples avec la société Cela implique une périodisation fine de l’histoire de la RDA et une approche comparative avec d’autres pays, aussi bien du bloc de l’Est que de celui de l’Ouest. Nous renvoyons aux ouvrages suivants qui peuvent servir de référence à cet égard : Bessel / Jessen (1996) ; Dreyfus (2000) ; Droit / Kott (2006) ; Engler (2002) ; Lüdtke / Kalinowski (1998) ; Schmiechen-Ackermann (2002) ; Silbermann / Wrage (2014).
Au total, ces recherches « par en bas » sur le rôle joué par la société civile en RDA tendent à montrer que la politique du SED ressemblait davantage à une perpétuelle gestion de crise qu’à l’application d’un programme clair, univoque, prédéfini. Et il est utile de mobiliser quelques exemples concrets auprès des étudiant.e.s afin de leur transmettre une représentation de la société de RDA plus proche de la réalité que celle qui est véhiculée par les livres d’histoire : il existait évidemment certaines sphères du pouvoir dans lesquelles la rhétorique officielle ne souffrait aucune contradiction, mais il existait aussi des espaces où la parole était plus libre et où la réception des directives du Parti plus flexible. On connaît maintenant de nombreux cas de négociations de membres du bureau politique qui ont accepté de faire des compromis. L’exemple du rock est à cet égard très parlant : au début des années 1950, le SED a tout fait pour discréditer cette musique, l’interdire et harceler les fans de Elvis, puis ceux des Rolling Stones, des Beatles, avant de revoir sa position au cours des années 1960 en constatant que l’intérêt de la jeunesse ne faiblissait pas (Rauhut 1993). Il a alors tenté de favoriser la naissance d’un rock est-allemand, avec un succès très relatif, mais il n’en demeure pas moins que la position de principe anti-rock en vigueur dans les années 1950 en RDA a été totalement abandonnée.
Dans le même ordre d’idées, les recherches de Peter Hübner (1994 ; 1995) sur les ouvriers dans la région industrielle de la Niederlausitz ont mis en lumière l’incapacité du SED et du syndicat FDGB à imposer les augmentations de cadences, les réductions de primes ou de salaires et l’introduction d’une rémunération à la tâche, en raison de l’opposition constante des ouvriers. De même, les travaux de Ralf Jessen sur le milieu universitaire ont mis en évidence les marges de manœuvre dont ont pu disposer certains chercheurs face au SED. Dans l’ensemble, tous ces travaux tentent, à partir d’un point de vue micro-historique, d’identifier aussi bien le processus de pénétration du Parti et de l’État dans la société, que les limites de leur emprise sur les citoyens.
Fanny Le Bonhomme, quant à elle, a travaillé sur la clinique psychiatrique de la Charité Berlin-Est. La psychiatrie est par essence un domaine où la parole est moins contrainte que dans le reste de la société. L’auteure a donc pu, à partir des dossiers de patients, saisir certaines des tensions qui traversaient la société est-allemande, les conflits intérieurs de personnes convaincues par le marxisme mais critiques envers le SED. Cette approche micro-historique est précieuse pour saisir le décalage entre le discours du SED et la réalité de sa réception par le public. On pourrait multiplier les exemples, tous ces résultats de recherche peuvent servir d’illustration dans le cadre d’un enseignement, pour montrer à la fois le fonctionnement du système et ses limites. L’idée plus générale, que les étudiant.e.s ont rarement en tête, surtout au début de leurs études, est que l’on a souvent tendance à subsumer les expériences des individus sous de grands énoncés comme « la guerre », « l’industrialisation », « la dictature du SED », alors que ces grands schémas ne sont pas à même de rendre compte des représentations que cela véhiculait ni de ce que les individus vivaient réellement au quotidien (un paysan ouestallemand dans les années 1960 n’aurait de toute évidence pas été d’accord pour dire qu’il vivait dans la période dite du « miracle économique »...).
Afin de comprendre le concept de « dictature du SED » dans toutes ses nuances, il faut donc non seulement expliquer comment était structuré l’État en RDA, mais quels impacts cela avait sur la vie quotidienne, et les résultats de la recherche récente sont un outil pour cela. La démarche des historiens du quotidien, les Le concept de Voir sur cette tendance les travaux de la politiste Sigrid Meuschel (1993).
Dans son ouvrage sur les controverses publiques et privées autour des interprétations du passé de la RDA, Pamela Heß montre à l’aide d’une étude statistique portant sur la presse locale et régionale ainsi que sur des entretiens biographiques qu’il n’y a pas de consensus sur une mémoire commune, partagée, de la RDA (Heß 2014 : 195). Les mots-clés les plus récurrents relèvent du champ lexical de la domination de l’État : emprisonnement, dictature, soumission, Mur, fuite, victime. Puis viennent, mais loin derrière, les références à l’opposition, « opposition antifasciste », « révolution pacifique ». Le quotidien et tout ce qui a trait à la vie des citoyens n’intervient que plus rarement encore : la notion de « crèche, éducation des enfants » n’occupe que la 22ème place dans les différentes catégories établies par Pamela Heß selon la fréquence des occurrences de ces termes, et la notion de « RDA sociale » occupe même la place 24, soit la dernière dans la typologie de la chercheuse.
Pendant de longues années et encore en grande partie aujourd’hui en RFA, la recherche sur la RDA s’est organisée uniquement autour de sa mission pédagogique envers le grand public, avec l’idée sous-jacente que la connaissance du fonctionnement de la dictature permettrait une meilleure identification avec la démocratie et une volonté accrue de s’investir pour cette démocratie. Or, il est évident que ce lien n’est pas mécanique, et, même s’il l’était, il faudrait reconnaître que cela a totalement échoué : le racisme, le nationalisme, le sexisme, l’homophobie, sont aujourd’hui très présents notamment dans les nouveaux Länder, malgré cet effort pédagogique. Les succès récents de l’AfD dans ces régions ne font malheureusement que confirmer cela. Il est capital de faire prendre conscience aux étudiant.e.s de ces enjeux : servir un objectif politique de légitimation de la République de Berlin par une lecture trop manichéenne des réalités sociales caractéristiques de l’ex-RDA est absurde.
Il ne s’agit évidemment en aucun cas de minimiser le caractère dictatorial du régime du SED. Mais l’un des enjeux de l’enseignement de cette période de l’histoire allemande, trente ans après sa fin, est aussi de faire comprendre que si on part de l’idée que la société civile n’existait pas, qu’elle était totalement asphyxiée par le régime, alors on ne peut pas comprendre comment cette société a tout à coup été capable d’une telle mobilisation collective, capable de faire chuter le Mur, de mettre en avant autant de propositions de réformes (Jarausch 1995). Cela implique de recentrer le contenu de l’enseignement sur les acteurs de la vie quotidienne parallèlement à l’étude du fonctionnement de l’hégémonie du Parti, du système économique, des simulacres d’élections, des figures d’Ulbricht et d’Honecker. Cela permet aussi de ne pas homogénéiser la société de RDA, de montrer que tous n’ont pas vécu de la même manière en RDA, que tous n’ont pas été favorables à la chute du régime, n’ont pas fait les mêmes revendications politiques, l’étude des récits de vie montre qu’il y avait une pluralité des expériences irréductible à la seule prise en compte du milieu social par exemple. Plus largement, ce choix de se concentrer sur les acteurs de la vie quotidienne, sur les témoignages de citoyens « ordinaires » s’oppose à la conception qu’il existerait des personnes, des actes plus historiques que d’autres, une conception héritée d’une certaine approche du positivisme. Et cela doit aussi viser à contrer les discours de délégitimation de la RDA en montrant qu’elle n’est pas réductible à la Stasi. Pour reprendre le mot de Sandrine Kott et Martine Mespoulet, « Le communisme ne peut être analysé comme une sorte de prélude au post-communisme » (2006 : 8).