La première partie s’intéresse aux aspects théoriques du « traitement », de la « Aufarbeitung » (que l’on peut traduire approximativement par « étude/appréhension critique » selon P. Laveau) et de la « réparation » à travers l’art. C’est le verbe allemand « behandeln » qui éclaire le mieux la complexité d’une approche artistique associant constamment création et réception, sans négliger la dimension matérielle et artisanale/manuelle (la main, « Hand », étant à l’origine du mot « be-hand-eln ») de l’œuvre d’art. En revanche, « réparer », verbe utilisé dans le contexte francophone, souligne la « Wiedergutmachung » paradoxale que permet l’art dont le fond n’enlève pas les traces (cicatrices) de ce qui fut blessé. Enfin, la « Aufarbeitung » indique qu’il s’agit de faire ressortir des sujets du passé, lesquels ayant laissé des traces physiques et psychiques dans le présent. Les paysages de ce qu’on nomme aujourd’hui Grand Est, marqués par la guerre et divers mouvements de frontière, se trouvent au centre de la seconde partie, qui met en avant, à travers un choix d’œuvres contemporaines – issues notamment de la photographie plasticienne –, le potentiel singulier de l’art dans le contexte de la commémoration de la Première Guerre mondiale.