Estimated Public Health Gains From German Smokers Switching to Reduced-Risk Alternatives: Results From Population Health Impact Modelling
Publié en ligne: 05 mai 2022
Pages: 35 - 51
Reçu: 27 mai 2021
Accepté: 01 mars 2022
DOI: https://doi.org/10.2478/cttr-2022-0004
Mots clés
© 2022 Romana Rytsar et al., published by Sciendo
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Contexte
Le tabagisme est associé à la mortalité par cancer et par maladie cardiorespiratoire. Une réduction de la prévalence du tabagisme entraînera une réduction des décès et une augmentation du nombre d’années de vie. Dans cet article, nous estimons l’impact de l’introduction hypothétique de produits à risque réduit (produits de tabac chauffé et cigarette électronique) en Allemagne entre 1995 et 2015 sur la mortalité par cancer des poumons, bronchopneumopathie chronique obstructive, cardiomyopathie ischémique et accident vasculaire cérébral chez des hommes et des femmes âgés de 30 à 79 ans.
Méthodes
Nous avons utilisé un modèle d’impact sur la santé publique précédemment décrit: des sujets présentant un niveau de consommation de cigarettes déterminé lors de leur inclusion dans ce modèle, ont été suivis soit selon un « Scénario Nul » (sans introduction de produits à risque réduit) soit plusieurs « Scénarios Alternatifs » (avec introduction de produits à risque réduit). Les probabilités de transition permettent un changement annuel des produits utilisés. L’historique des produits utilisés par chaque sujet permet d’évaluer les risques par rapport à des sujets n’ayant jamais utilisé ces produits, et ainsi d’estimer la réduction du nombre de décès et d’années de vie perdues pour chaque scénario alternatif.
Résultats
Dans le Scénario Nul, nous avons estimé à 852.000 le nombre de décès dus au tabagisme par cigarette (42.600 par an) et à 8,61 millions le nombre d’années de vie perdues. Si tous les fumeurs avaient arrêté de fumer en 1995, sans qu’aucun n’ait consommé de produits à risque réduit, ces chiffres auraient baissé de 217.000 et de 2,88 millions. Par rapport au Scénario Nul, le nombre de décès et le nombre d’années de vie perdues auraient baissé de 159.000 et de 2,06 millions en cas de conversion immédiate et totale aux produits de tabac chauffés ; ces baisses auraient été de 179.000 et de 2,34 millions si 50% des fumeurs avaient remplacé la cigarette par le tabac chauffé et 50% par la cigarette électronique. Dans les quatre scénarios prévoyant une conversion plus progressive, les réductions étaient comprises entre 39.800 et 81.000 pour les décès et entre 0,50 et 1,05 million pour les années de vie, soit 17,5 % à 37,5 % comparé à l’effet de l’arrêt immédiat du tabagisme en 1995. Ces estimations reposent sur l’hypothèse que le passage aux produits de tabac chauffé et à la cigarette électronique est associé à une diminution des risques de respectivement 80% et 95% par rapport à la baisse observée avec l’arrêt du tabagisme. Les baisses de la mortalité seraient plus importantes si davantage de maladies et une tranche d’âge plus large étaient prises en compte, ou si la période de suivi était plus longue car ces diminutions s’accentuent nettement avec le temps. Plusieurs limites sont abordées dans la discussion, mais aucune ne modifie la conclusion selon laquelle l’introduction de ces nouveaux produits en Allemagne en 1995 aurait pu réduire considérablement le nombre de décès et d’années de vie perdues.
Conclusions
Le nombre de décès liés au tabagisme par cigarette pourrait être sensiblement réduit, non seulement grâce à l’arrêt du tabagisme mais également grâce au passage à des produits à risque réduit. Ce passage pourrait être favorisé par des réglementations et des campagnes de santé publique.