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Editorial

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11. Feb. 2025

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Culture et religion

Le présent dossier consacré au binôme « culture et religion » est dirigé par deux germanistes civilisationnistes qui explorent depuis plusieurs années les liens entre religion et pouvoir civil, Etat de droit, ordre social, en Allemagne ainsi qu’en France. Dans ses diverses publications S. Angot s’est en particulier concentrée sur le pluralisme religieux et ses enjeux institutionnels et juridiques, S. Le Grand Ticchi a approfondi, entre autres, le rôle de partis et de réseaux dans les relations entre Eglises et Etat avant et après la réunification de l’Allemagne. L’amplitude temporelle et thématique des articles qu’elles ont réunis correspondent aux orientations respectives des contributeurs : histoire, études germaniques, histoire des religions, sociologie, histoire de l’art. Or ce genre de large palette est précisément un requis en matière de sciences de la culture, comme le rappellent les deux responsables de ce dossier dans leur introduction. Au demeurant, il nous faut le souligner, la tâche n’est pas aisée puisque chaque spécialiste doit aussi prendre en compte l’évolution des historiographies et de la sémantique dans les différents domaines abordés.

Conscientes du défi que représente toute production issue du champ des sciences de la culture, nous soulignons le grand intérêt de ce dossier et de l’analyse des interactions entre culture et religion. On observe en effet toute une gradation de manifestations : pratiques religieuses ancrées dans des cultures nationales, formes de sacralisation de la culture, enjeux sociaux, politiques, voire économiques. Ces phénomènes « d’intrication, de distanciation et déliaison, de rapprochement ou d’hybridation » ou encore « du recours au religieux comme ressource symbolique dans des sociétés sécularisées » ainsi que les « dialectiques conceptuelles complexes » sont de surcroît clairement synthétisés dans l’introduction et le glossaire.

Tant sur le plan méthodologique que conceptuel, ce dossier gagne à être mis en perspective avec le numéro 4 de Symposium culture@kultur, qui retraçait quand et comment la notion de « patrimoine » a acquis une fonction morale et pédagogique, alors que celle d’« héritage » désigne le processus en fonction duquel les objets culturels – en l’occurrence il s’agirait ici des « religieux » – se patrimonialisent.

Les relations entre religion, culture et politique étant par essence étroitement imbriquées les unes dans les autres, comme le montre le présent dossier, ces recherches gagneront à être prolongées et ajustées en fonction des événements cruciaux qui ont eu lieu très récemment. Sur le plan des théories de la culture, on peut dire que, dans la mesure où elle donne un sens, définit et transmet des valeurs, la religion est précisément la culture. Elle est normative puisqu’elle énonce souvent des commandements et dispense des conseils en matière de conduite de vie. Mais il se crée aussi en son nom des instances qui édictent des instructions et des lois. Sur le plan de l’ajustement à l’actualité, il serait judicieux d’examiner surtout les religions institutionnalisées et leur rapport au totalitarisme voire au fondamentalisme ainsi qu’à la démocratie. Ce rapport se trouve – tout comme les intérêts politiques et économiques – au cœur même des guerres et des conflits géopolitiques contemporains. Il serait donc pertinent de mener une réflexion à partir du célèbre ouvrage de Samuel P. Huntington The Clash of Civilizations and the Remaking of World Order (1996) pour savoir si et comment il conviendrait de se rallier à sa manière de différencier les civilisations/cultures selon des paramètres religieux. A le suivre, les conflits que connaît le monde au XXIe siècle ne seraient pas dissociables de systèmes de valeurs déterminés en fonction des religions. Des échanges de points de vue entre politistes et historiens des religions seraient en cela également prometteurs, et ce en y associant aussi des économistes, eux dont on connaît aujourd’hui l’importance tandis que Huntington tendait à ne plus accorder de priorité aux concurrences d’ordre économique. Ce numéro 6 de notre revue pourra donc inciter collègues, lectrices et lecteurs, à nous proposer des contributions dont la thématique serait centrée sur cette facette de l’actualité.

Nous adressons tous nos remerciements aux Centres de recherche des universités de Tours (ICD) et Paris-Nanterre (CEREG) qui ont apporté leur soutien à ce numéro.

Kultur und Religion

Das vorliegende Dossier zum Begriffspaar „Kultur und Religion“ stammt aus der Feder zweier Germanistinnen, die seit mehreren Jahren das Verhältnis zwischen Religion und ziviler Macht, Rechtsstaat und sozialer Ordnung in Deutschland und Frankreich erforschen. S. Angot hat sich in ihren verschiedenen Publikationen insbesondere auf den religiösen Pluralismus und seine institutionellen und rechtlichen Herausforderungen konzentriert, S. Le Grand Ticchi hat unter anderem die Rolle von Parteien und Netzwerken in den Beziehungen zwischen Kirchen und Staat vor und nach der Wiedervereinigung Deutschlands vertieft. Die zeitliche und thematische Breite der von ihnen zusammengestellten Artikel entspricht den jeweiligen Ausrichtungen der Autoren: Geschichte, Germanistik, Religionsgeschichte, Soziologie, Kunstgeschichte. Dass eine solche Bandbreite gerade in den Kulturwissenschaften unerlässlich ist, betonen die beiden Verantwortlichen des Dossiers in ihrer Einleitung. Zugleich, darauf möchten wir hinweisen, ist die damit verbundene Aufgabe nicht einfach, da immer auch die historiographischen und semantischen Entwicklungen in den jeweiligen Bereichen berücksichtigt werden müssen.

Wir sind uns der Herausforderungen bewusst, die mit kulturwissenschaftlichen Erzeugnissen einhergehen, betonen aber gleichermaßen das große Interesse an diesem Dossier und an der Analyse der Wechselwirkungen zwischen Kultur und Religion. Denn es lassen sich eine ganze Reihe von Erscheinungsformen beobachten: religiöse Praktiken, die in Nationalkulturen verankert sind, Formen sakralisierter Kultur, soziale, politische und auch wirtschaftliche Unwägbarkeiten. Die damit verbundenen Phänomene „der Verflechtung, der Distanzierung und Entflechtung, der Annäherung oder Hybridisierung“ oder auch „des Rückgriffs auf das Religiöse als symbolische Ressource in säkularisierten Gesellschaften“ sowie die „komplexen konzeptuellen Dialektiken“ werden darüber hinaus in der Einleitung und im Glossar klar zusammengefasst.

Sowohl in methodologischer als auch in konzeptioneller Hinsicht gewinnt dieses Dossier an Bedeutung, wenn man es mit der 4. Ausgabe von Symposium culture@kultur in Verbindung bringt. Darin wurde nachgezeichnet, wann und wie der Begriff „Kulturerbe“ eine moralische und pädagogische Funktion erlangt hat, während der Begriff „Erbe“ den Prozess bezeichnet, in dessen Rahmen kulturelle Objekte – in diesem Fall „religiöse“ – patrimonialisiert werden.

Der spezifische Ansatz des vorliegenden Dossiers verweist auf den essentiellen Zusammenhang von Religion, Kultur und Politik, der in weiteren Untersuchungen vor allem in kulturtheoretischer und zeithistorischer Sicht untersucht werden müsste, da beides von äußerster Brisanz und Aktualität ist. Religion setzt sinnstiftende Intentionalität, es werden Werte formuliert und vermittelt, d.h. Religion ist Kultur. Sie vertritt damit normative Ansprüche, indem Gebote, Anweisungen für Lebenführung etc. formuliert werden. Es gibt aber auch Instanzen, die in ihrem Namen Weisungen und Gesetze erlassen. Zeithistorisch gesehen, sollte das Augenmerk vor allem auf institutionalisierte Religionen und ihr Verhältnis zu Totalitarismus und Fundamentalismus und zur Demokratie liegen. Dieses Verhältnis gehört – neben politischen und ökonomischen Interessen – zum Kern gegenwärtiger geopolitischer Konflikte und Kriege. Es wäre zu debattieren, ob und inwiefern Samuel P. Huntington mit seinem einflussreichen Werk The Clash of Civilizations and the Remaking of World Order (1996) zuzustimmen wäre, wenn dieser bei seiner Einteilung der Kulturen/Zivilisationen ganz weitgehend religiöse Merkmale anführt. Die Konflikte in der Welt des 21. Jahrhunderts wären aus dieser Sicht nicht von religiös bestimmten Wertordnungen zu trennen. Insbesondere Politik- und Religionswissenschaftler sind hier gefragt, in einen Dialog zu treten, aber auch Wirtschaftswissenschaftler, da Huntington den ökonomischen Konkurrenzkämpfen nicht mehr prioritäre Bedeutung beimisst. Insofern bietet die Nummer 6 unserer Zeitschrift den Anlass, um Kolleginnen und Kollegen aufzurufen, sich mit Beiträgen zu dieser aktuellen Thematik bei den Herausgeberinnen zu melden.

Besonderer Dank gebührt den Forschungszentren von Tours (ICD) und Paris Nanterre (CEREG) für ihre großzügige Unterstützung.