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Baden-Baden, « Capitale d’été de l’Europe ». Eine deutsch-französische Beziehungsgeschichte, 1840-1870. [Une histoire des relations franco-allemandes, 1840-1870]

   | Dec 13, 2023
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SYMPOSIUM CULTURE@KULTUR
Vom Umgang mit Krankheit im öffentlichen Raum. Ein internationaler Blick. De la gestion de la maladie dans l’espace public.Un regard international

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Le XIXe siècle est considéré comme l’âge d’or du thermalisme en Europe (Gerbot 2004 : 13). Parmi les centaines de stations thermales, climatiques et balnéaires que l’on trouvait principalement en Europe centrale et occidentale, la grande majorité ne dépassait toutefois pas une importance régionale et seule une vingtaine pouvait prétendre au rang « d’hydropole ». C’est-à-dire une station thermale de renommée internationale avec un nombre de visiteurs supérieur à 10.000. Baden-Baden, située à une quinzaine de kilomètres à vol d’oiseau de la frontière orientale française, dans le Grand-Duché de Bade, se trouvait en tête de celles-ci et surpassait ses concurrentes sur tous les points : la barre des 10.000 visiteurs y était dépassée dès la saison 1830, ce qui – à l’exception de Wiesbaden, sa grande rivale – était le cas partout ailleurs au plus tôt à la fin des années 1850. A cette époque, les chiffres à Baden-Baden ne tombaient plus en dessous de 45.000, et continuaient à augmenter pour atteindre leur point culminant à la veille de la guerre franco-allemande avec plus de 60.000 visiteurs lors de la saison 1869. En ce qui concerne la clientèle internationale, Baden-Baden a également atteint des sommets inégalés avec une moyenne de 60% de visiteurs non-allemands depuis le milieu des années 1850. Parmi eux, les Français étaient majoritaires et ils ont fait de Baden-Baden leur « capitale d’été » à partir des années 1840. Ainsi, le français y était la principale langue de communication et Paris donnait le ton dans les domaines de l’architecture, de la musique, du théâtre et du sport. Dans la presse française comme dans la presse allemande, Baden-Baden était considérée – avec des connotations différentes – comme une « ville française » et un « petit Paris ». Cette « période française » (« Franzosenzeit ») à Baden-Baden a pris fin avec la guerre de 1870/71 et avec elle son existence de reine parmi les hydropoles européennes.

En 2021, Baden-Baden et dix autres hydropoles européennes des XVIIIe et XIXe siècles, situées aujourd’hui dans sept pays, ont été inscrites sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO sous le titre de « Great Spa Towns of Europe ». Un argument important de cette décision était leur fonction de vecteurs de transferts culturels transnationaux (Great Spas of Europe [online, s.d.]) et de lieu illustrant des pratiques culturelles européennes (Steinbach 2010 : 211). Il s’agit là d’un point qui est également au centre de la recherche récente sur les bains (Jarrassé 2000; Blackbourn 2002). La plupart des publications disponibles sur ce thème étudient le phénomène des hydropoles « cosmopolites » dans une perspective transnationale à travers différentes stations à la mode. Cependant, il n’existe guère d’études de cas exhaustives sur un de ces « laboratoires de la modernité » (Blackbourn 2002 : 16) en particulier – et aucune sur Baden-Baden à son apogée – qui mettent l’accent sur l’émergence et le développement des contacts, des échanges et des processus de transfert interculturels.

Ainsi, cette étude s’intéresse à la « capitale d’été de l’Europe » en tant que lieu de rencontre, d’échange et de transferts interculturels, en mettant l’accent sur les relations franco-allemandes. La période étudiée couvre le deuxième tiers du XIXe siècle, de 1840 environ jusqu’au début de la guerre franco-allemande en 1870, et les questions suivantes guident l’étude : Quelles sont les conditions qui ont contribué à faire de la ville un centre des relations franco-allemandes ? Dans quels domaines et entre quels acteurs ou groupes d’acteurs des contacts et des interactions ont-ils eu lieu et quels processus de transfert et d’échange ont été initiés ? Où sont apparus des conflits interculturels et dans quelle mesure le ressentiment national et la pensée de supériorité culturelle ont-ils joué un rôle ? Comment les relations franco-allemandes ont-elles été perçues dans les médias français et allemands ? Et quel a été l’impact de l’évolution des relations politiques entre la France et les États allemands sur la cohabitation des Allemands et des Français à Baden-Baden ?

Sur le plan méthodologique, l’analyse s’appuie sur des approches de l’histoire transnationale, notamment la recherche sur l’interculturalité et les transferts culturels, et peut recourir à un corpus de sources vaste et varié. Outre des documents d’archives de Karlsruhe et de Baden-Baden, il s’agit principalement de sources imprimées de différents types et sur différents thèmes, entre autres des procès-verbaux de débats du Landtag de Bade, des guides et des relations de voyage, des mémoires et des lettres, mais avant tout une multitude de périodiques allemands et français, voire anglais.

L’étude est divisée en quatre chapitres, portant respectivement sur les jeux de hasard et leur importance primordiale pour Baden-Baden (I.), sur la représentation médiatique de l’hydropole (II.), sur l’infrastructure touristique (III.) et sur le programme de divertissement culturel (IV.).

I

Baden-Baden est devenue une station thermale de plus en plus connue dès la fin du XVIIIe siècle, mais sa renommée était d’abord essentiellement régionale. Une condition sine qua non de sa position de leader parmi les hydropoles européennes dans le deuxième tiers du XIXe siècle était la présence de jeux de hasard. Alors que les casinos ont pu subsister jusqu’en 1872 dans les stations thermales de certains États allemands, dont le Grand-Duché de Bade, ils étaient presque partout interdits dans le reste de l’Europe. Les tables vertes représentaient un avantage concurrentiel décisif pour les lieux concernés, car elles attiraient une clientèle internationale aisée et constituaient une source de revenus importante pour la ville comme pour l’État. En France, sous la Monarchie de Juillet, les jeux furent interdits par la loi le 1er janvier 1838, suite à des protestations de plus en plus fortes, surtout dans le camp de la bourgeoisie libérale. Par la suite, de plus en plus de Français vinrent passer l’été à Baden-Baden. Parmi eux, le plus important pour l’avenir de la ville était de loin l’entrepreneur et ancien gérant des casinos de Paris Jacques Benazet, issu d’un milieu petit-bourgeois du sud de la France et devenu pendant la période de la Révolution et de la Restauration un « homme du monde » fortuné et disposant d’un excellent réseau politique et social à Paris. En 1838, il obtint le bail de la « Maison de la Conversation » de Baden-Baden, qui était assorti d’une licence de jeux de hasard, et qui avait déjà été plusieurs fois en mains françaises depuis le début du siècle. Ce fut le début de « l’ère Benazet » et le coup d’envoi de l’ascension de Baden-Baden au rang de « capitale d’été de l’Europe ». En l’espace de quelques années, grâce aux mesures d’aménagement et de divertissement prises par Benazet et ses successeurs familiaux, son fils Edouard Benazet et son neveu Emile Dupressoir, la ville thermale devint un pôle de rencontre de la haute volée européenne, et notamment du « Tout-Paris ». Les efforts des entrepreneurs qui s’accompagnaient parfois des résistances de la part de certains fonctionnaires de Karlsruhe, motivées par leur nationalisme culturel, n’étaient pas purement orientés vers le profit et, contrairement à ce qu’on leur reprochait souvent, pas exclusivement destinés au public français. Les Benazet ont été pendant plus de trois décennies les principaux promoteurs de l’économie et de la vie culturelle de la ville, qui leur a rendu hommage en les nommant citoyens d’honneur et ils s’efforçaient, non seulement de satisfaire le goût parisien mais aussi de respecter la tradition et la culture de leur « pays d’accueil », le Grand-duché de Bade, et de répondre aux souhaits des hôtes allemands, de la haute noblesse prussienne, qui était fortement représentée à Baden-Baden.

II

Un facteur déterminant du succès de Baden-Baden a été le marketing des Benazet. Dans le cadre de guides touristiques et, plus encore, dans la presse parisienne, l’image de Baden-Baden comme centre cosmopolite de l’Europe a été forgée et ensuite popularisée au niveau international. La couverture médiatique de Baden-Baden avait cependant déjà commencé dans les années 1830 dans les journaux et revues allemands et était due à l’éminent éditeur Johann Friedrich Cotta et son fils. Ce fut d’abord le journaliste et écrivain Wilhelm von Chézy qui, de sa plume, fit de Baden-Baden une station balnéaire mondaine dans le Morgenblatt für gebildete Leser et l’Allgemeine Zeitung, et qui trouva bientôt des émules dans d’autres périodiques allemands. Cependant, à partir des années 1840, la presse allemande se met à critiquer Baden-Baden, d’abord au sujet des jeux de hasard et de Benazet, puis l’hydropole dans son ensemble. Dans des articles de feuilleton, des critiques théâtrales et musicales, des récits de voyage, des pamphlets et même sous forme de vers, on s’insurgeait contre une prétendue « colonisation » française de la ville et de ses habitants. Cette représentation négative devait s’imposer et prédominer dans les années 1850 et 1860.

Du côté français, c’est le célèbre feuilletoniste parisien Eugène Guinot qui, dès le début des années 1840 et à la demande de Benazet, rendit d’abord compte de la vie mondaine à Baden-Baden dans le journal Siècle, avant de présenter en 1847 le guide L’Été à Bade. Dans cet ouvrage emblématique, qui connut cinq éditions jusqu’en 1868, il était question pour la première fois de « la capitale d’été de l’Europe ». Jusqu’en 1870, un grand nombre de journalistes et d’écrivains parisiens suivirent l’exemple de Guinot, souvent sur invitation de Benazet, et ils représentaient un groupe influent dans la vie balnéaire. Dans leurs « chroniques de Bade » et leurs récits de voyage, eux aussi parlaient parfois de Baden-Baden comme d’une « colonie française » et postulaient un certain rôle de leader de la France dans l’hydropole. Mais dans l’ensemble, l’image dominante de Baden-Baden en France était celle d’un terrain neutre, tant sur le plan politique que social, où la culture constituait l’élément de liaison entre les peuples. Bon nombre de publicistes tenaient particulièrement à transmettre des connaissances sur le pays de Bade et, au-delà, sur « l’Allemagne ». C’était le cas de Guinot et plus encore des rédacteurs strasbourgeois et parisiens de la revue Illustration de Bade (1858-1867), que son éditeur, Charles Lallemand, concevait comme un organe d’échanges franco-allemands.

III

Les infrastructures et suprastructures touristiques sont traitées dans ce troisième chapitre à travers de trois aspects différents : premièrement les itinéraires de voyage – notamment français – vers Baden-Baden, deuxièmement l’aménagement de l’espace public à l›époque des Benazet, et troisièmement l’hôtellerie et d’autres services et commerces liés au tourisme.

Les grands bouleversements dans le domaine des transports, la navigation à vapeur puis surtout la construction des chemins de fer, exercèrent une influence considérable sur le développement de Baden-Baden en tant qu’hydropole. Dès les années 1830, les voyageurs anglais profitèrent de l’essor de la navigation sur le Rhin, tandis que le développement du chemin de fer dans la vallée du Rhin badoise depuis les années 1840 et surtout de la ligne Paris-Strasbourg, achevée en 1853, signifiait pour les touristes français un plus grand confort de voyage et, ce qui était plus important encore, une réduction considérable de la durée du trajet. Le voyage depuis Paris, qui durait encore plus de deux jours en diligence, pouvait désormais être effectué en 11 heures. Cela entraîna une augmentation importante du nombre de visiteurs français, si bien que dans les années 1860, Paris et Strasbourg étaient en tête de liste des lieux de provenance des touristes, devant Berlin.

Le nouveau quartier thermal, qu’il faut plutôt qualifier de quartier de divertissement, avait été créé à partir des années 1820 sous l’égide de l’architecte badois Friedrich Weinbrenner et a connu des modifications et des ajouts importants à l’époque des Benazet. La « Maison de la Conversation », qui était le centre de la vie balnéaire et qui abritait également le casino, a été agrandie à plusieurs reprises et ses salles somptueuses ont été aménagées dans le goût parisien de l’époque par des décorateurs de théâtre parisiens. Il en est de même pour le nouveau théâtre, ouvert en 1862. Dans les deux cas, les Benazet et leurs « architectes » se heurtèrent au Directeur des Bâtiments du Grand-Duché de Bade, Heinrich Hübsch. Ce dernier s’opposa en grande partie en vain au « terrorisme de la mode française » et ne put mettre en œuvre son prétendu « style allemand » que dans le cas de la « Trinkhalle » et de ses fresques aux motifs de légendes régionales. Ce conflit portant sur la juste conception de l’art et de l’architecture et chargé de nationalisme culturel du côté de Hübsch a été l’une des rares occasions où les limites de la concertation interculturelle à Baden-Baden se manifestèrent. Outre les bâtiments publics subventionnés par les Benazet, parmi lesquels les établissements balnéaires ont d’ailleurs été totalement absents durant la période étudiée, la construction de grands hôtels (palaces) a été une caractéristique de « l’ère Benazet ». En dépit de leurs noms français et de leur aménagement inspiré des modèles parisiens, ces établissements étaient presque tous tenus par des locaux. Il en était de même pour la gastronomie où, parallèlement à l’adoption d’éléments gastronomiques et culinaires venus principalement de France, mais aussi d’Angleterre, on restait toujours attaché à la tradition et à la cuisine régionales.

Les hôteliers et les restaurateurs étaient des citoyens aisés et politiquement influents de la ville et s’intégraient en partie dans les milieux les plus aisés de la société balnéaire. La vente de produits de luxe, en particulier sur la Promenade qui, avec ses 35 boutiques, constituait le centre commercial de la ville thermale, était également majoritairement entre les mains de commerçants locaux ou originaires d’autres régions du Grand-Duché. La seule exception était le commerce de vêtements de luxe, qui était assuré par des marchandes de mode de Paris et de Strasbourg. Cependant, les domestiques et les servantes, les précepteurs, femmes de compagnie et autres qui pouvaient être engagés sur place étaient généralement des migrants saisonniers, souvent originaires de France.

IV

La vie musicale, particulièrement encouragée par les Benazet, occupait une place de choix dans la vie culturelle de Baden-Baden. Dans le pavillon de musique en plein air, agrandi à plusieurs reprises, jouaient en alternance l’Orchestre de la Conversation et celui de la cour de Karlsruhe ainsi que les orchestres militaires prussiens et autrichiens venant de la forteresse fédérale de Rastatt. Alors que leurs programmes étaient essentiellement allemands, les concerts donnés par des virtuoses renommés à l’intérieur de la Maison de la Conversation avaient un caractère international sous l’administration de Jacques Benazet, et sous celle de son fils, ils étaient marqués par le modèle et les artistes parisiens, ce qui suscita de vifs reproches de la part du célèbre critique musical allemand Richard Pohl. Cependant, les efforts d’Edouard Benazet pour intégrer l’élément allemand dans ce domaine se traduisent par le fait qu’il confia l’organisation des Grands concerts, qui constituaient le point d’orgue musical de la saison, à Hector Berlioz, puis à Ernest Reyer, deux compositeurs explicitement tournés vers la musique allemande, dont les programmes mettaient l’accent sur ce point.

La scène du nouveau théâtre inauguré en 1862 devait devenir un lieu particulier du cosmopolitisme et de l’échange interculturel, en particulier franco-allemand. Celui-ci allait se dérouler – comme on le disait à l’époque – dans le cadre d’une compétition pacifique entre les nations, représentés d’une part par la troupe du Théâtre de la Cours de Karlsruhe et d’autre part par diverses troupes des grandes scènes parisiennes. Le directeur du théâtre de Karlsruhe, Eduard Devrient, originaire de Berlin, défendait, tout comme Heinrich Hübsch, des idées nationalistes et anti-françaises et considérait que sa mission à Baden-Baden était l’affirmation nationale du théâtre allemand. Toutefois, face à la Comédie Française, à l’opéra-comique et enfin à l’opéra italien, alors très en vogue à Paris, ni la comédie ni l’opéra allemand ne purent s’imposer. Outre la barrière de la langue pour le public étranger, cela était également dû au goût du public allemand lui-même et en particulier du couple royal prussien, dont les préférences jouaient d’ailleurs un rôle décisif dans le choix des pièces françaises. Néanmoins, grâce au théâtre de Baden-Baden, les pièces et représentations allemandes devinrent l’objet d’échanges interculturels. En effet, de nombreux Français virent ici par exemple pour la première fois le célèbre Freischütz de Carl Maria von Weber en allemand et les mises en scène de Tannhäuser de Richard Wagner par le Théâtre de la Cour de Karlsruhe en 1863 et de Lohengrin en 1868 par une troupe de stars allemandes engagée par Emile Dupressoir firent particulièrement sensation auprès des mélomanes parisiens.

Parmi les manifestations sportives de fin de saison, on compte les chasses et les courses de chevaux ; Jacques Benazet établit la chasse à courre française, onéreuse et déficitaire à long terme, à laquelle s’ajouta dans les années 1860 la battue, qui correspondait davantage aux traditions régionales et était moins exclusive et coûteuse. Depuis 1858, les courses de chevaux introduites par Edouard Benazet constituaient le point culminant de la saison. Elles étaient organisées début septembre dans le village voisin d’Iffezheim, en collaboration avec le Jockey Club de Paris. Cet évènement a été expressément conçu comme une alliance franco-allemande dans le domaine du sport et, malgré la domination française sur l’hippodrome, il a contribué de manière décisive au développement de l’élevage de chevaux et du turf allemand.

En ce qui concerne l’influence des événements politiques en Europe en général et des relations franco-allemandes en particulier, celles-ci n’ont entraîné des répercussions directes sous la forme d’une baisse considérable du nombre de visiteurs et de l’annulation de manifestations qu’à trois reprises avant 1870, à savoir au moment des révolutions européennes de 1848/49, pendant la deuxième guerre d’indépendance italienne de 1859 et enfin en 1866, année de la guerre austro-prussienne. La détérioration des relations entre le Second Empire de Napoléon III et la Prusse, voire la Confédération de l’Allemagne du Nord, depuis le début des années 1860, n’a pas eu d’effets manifestes sur la cohabitation et l’interaction franco-allemande à Baden-Baden. Cela vaut également pour l’image négative de Baden-Baden propagée par des publicistes allemands aux motivations nationalistes. La thèse des hydropoles du XIXe siècle comme contre-espaces aux tendances nationalistes de l’époque (Jarrassé 2010 : 119) se trouve ici confirmée.

Par ailleurs, les bonnes relations entre le Grand-Duché de Bade et la France tout au long de la période étudiée ont eu un effet positif. La coopération économique étant favorisée par les souverains, elle fut parfois étroite, par exemple dans le domaine des chemins de fer, qui se heurtait à de vives critiques de la part d’autres États de la Confédération germanique, notamment de la Prusse.

Seule la guerre franco-allemande de 1870/71 a mis un terme aux relations franco-allemandes harmonieuses à Baden-Baden et son impact a été durable. Elle a non seulement marqué la fin de la « période française », mais aussi le déclin de « la capitale d’été de l’Europe ». Baden-Baden devint alors une station thermale parmi d’autres concentrée sur sa fonction curative et accueillant principalement des curistes allemands.

eISSN:
2545-3858
Languages:
German, English, French