Publié en ligne: 05 avr. 2024
Pages: 1 - 111
Reçu: 05 juil. 2023
Accepté: 22 nov. 2023
DOI: https://doi.org/10.2478/cttr-2024-0001
Mots clés
© 2024 Gerhard Scherer et al., published by Sciendo
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Contexte
La nouvelle génération de produits à base de nicotine et de tabac (NGP) comprend les cigarettes électroniques (EC), les produits du tabac chauffés (HTP), les sachets de nicotine oraux (NPs) et les produits du tabac sans fumée (SLT) (en particulier le snus). Ces produits contiennent généralement de la nicotine et sont destinés à remplacer les cigarettes combustibles (CC); ils peuvent donc être considérés comme des produits de réduction des méfaits du tabac. Pour remplir ce rôle, il est essentiel que la nicotine, dont les propriétés addictives sont bien établies, ne soit pas liée de manière causale aux risques pour la santé en cas d’utilisation chronique.
Objectifs
L’objectif de cette étude est d’évaluer la littérature scientifique pour répondre à la question de savoir si la nicotine est impliquée dans le développement de maladies ou de troubles associés à l’utilisation aiguë, à court, à moyen et à long terme des NGP. Les résultats appropriés d’études portant sur des produits de thérapie de remplacement de la nicotine (gomme, patchs, inhalateurs, pastilles) sont inclus comme base de référence pour juger les effets des PGN sur la santé. En outre, des suggestions pour combler les lacunes identifiées et afin d’éviter ou minimiser les limites et les faiblesses de la conception de l’étude sont fournies.
Méthodes
Des bases de données bibliographiques telles que MEDLINE, Google Scholar et une bibliothèque interne de l’ABF (contenant environ 180000 articles) ont été consultées à la recherche d’articles pertinents. En outre, les monographies pertinentes (telles que les rapports du Surgeon General des États-Unis) et les revues récentes ont été examinées pour trouver d’autres publications. Les critères d’inclusion étaient les suivants: toutes les études humaines portant sur l’association entre l’utilisation (de préférence chronique) des produits à base de nicotine et de tabac mentionnés ci-dessus et les effets sur la santé, y compris les maladies, les troubles et les changements dans les biomarqueurs d’effets biologiques (BOBE). Des études
Résultats
Au total, 183 études humaines ont été évaluées, les maladies cardiovasculaires (MCV) arrivant en tête (N = 75 études), suivies des maladies respiratoires (43), des troubles de la santé bucco-dentaire (23), du cancer (10), du syndrome métabolique (7), des troubles de la reproduction (5) et de plusieurs autres maladies (< 5). La majorité des études ne fournissent pas de preuves de la participation de la nicotine à la pathogenèse. Certaines preuves (faibles) ont été trouvées que la nicotine pourrait être impliquée dans certains effets liés aux maladies cardiovasculaires et au syndrome métabolique. Cette hypothèse serait également étayée par les résultats d’études animales et
Discussion
Les études humaines ont montré des limites et des faiblesses importantes en ce qui concerne la conception de l’étude et la période de disponibilité des PNG sur le marché. La prise en compte insuffisante de la double utilisation (NGP + CC), en particulier dans les études chroniques, constitue une grave lacune, qui aurait pu conduire à une augmentation erronée des risques liés aux NGP, avec des conséquences directes sur le rôle de la nicotine. En outre, les effets antérieurs de l’utilisation du CC ont un impact. Ces deux circonstances auraient pu conduire à des conclusions inexactes en termes de niveaux de risque élevé, ce qui nécessite des changements dans la conception des méthodes. Des suggestions d’améliorations méthodologiques sont proposées pour des études futures.
Conclusions
Une évaluation finale du rôle de la nicotine dans le développement de maladies chez les utilisateurs de NGP n’est actuellement pas possible car les durées d’utilisation sont trop courtes. Les études sur les maladies chroniques souffrent souvent d’une séparation insuffisante entre l’utilisation de la NGP uniquement et la double utilisation avec des CC, ce qui peut faussement augmenter le risque observé pour la santé. Il existe des preuves limitées que la nicotine peut être impliquée dans les effets liés aux maladies cardiovasculaires, ce qui doit toutefois être vérifié dans des études de longue durée bien contrôlées. L’implication potentielle de la nicotine dans d’autres mécanismes pathologiques doit également faire l’objet de recherches plus approfondies.